mardi 26 janvier 2010

Oiseau de mauvaise augure...

Petit coup de pression pour mes cinquièmes: il faut vous mettre au travail, vous êtes trop dissipés bla bla bla
J'en rajoute une couche: vous avez déjà perdu plusieurs semaines de cours donc c'est vraiment important, c'est pour VOUS que je dis ça (ça n'est certainement pas pour ma tranquillité personnelle, non non non).

Et là, victoire, j'obtiens le silence complet. Ils sont exemplaires lorsque j'explique la leçon et moi je bois du petit lait.


C'était sans compter sur une intervention extérieure des plus inattendues.


Tout à coup un gros BOUM se fait entendre dans la classe, je sursaute: un pigeon s'est suicidé sur la vitre.

Du coup: hurlements des élèves, "t'as vu comme la prof elle a flippé", "comme il est tombééééé", "truc de ouf"...

Tout ce beau discours pour rien, le pigeon a eu le mot de la fin: couic.

mardi 19 janvier 2010

Le diable au corps...


Une de mes élèves est vraiment insupportable. Dès le premier jour, elle écrivait un mot à une camarade, je lui confisquais, elle en écrivait un autre jusqu'à ce que je récupère cinq mots sur ma table. Elle a fini par arrêter, pas parce qu'elle avait compris la leçon mais parce que le cours était fini.

Elle a profité d'une dispute entre deux élèves pour provoquer un garçon déjà énervé et l'a jeté par terre (dur dur pour son égo de petite mâle en pleine croissance).

Elle fait des bruits en classe, mets des graines de tournesols et des papiers par terre, ne copie pas le cours...

C'est loin d'être un ange mais je ne croyais pas si bien dire...


Ses parents ont été convoqués au collège et ils étaient tout à fait conscients des problèmes de leur fille. En revanche, ils nous ont proposé une explication des plus originales.
D'après eux leur fille est possédée, oui oui, possédée comme dans "sous l'emprise d'une force maléfique". Soucieux du bonheur de leur petit diablotin ils l'emmènent à la mosquée tous les soirs pour qu'elle se fasse "purifier".


C'est triste. Et surtout le résultat est loin d'être celui espéré: elle est mieux en retenue que chez elle donc elle fait tout pour rester au collège. Et croyez-moi, elle sait y faire...

mercredi 13 janvier 2010

La loi de la jungle...


Le mot d'ordre de la remplaçante: l'adaptation. En quelques heures, le collège ne doit plus avoir de secrets pour nous. Il faut se fondre dans la masse pour que les élèves oublient qu'on a un post-it collé sur le front sur lequel il est écrit: Je suis REMPLAÇANTE, profitez-en!

Mon nouveau travail consiste à être flic. Et oui, le jeune adolescent roublard aime tester son professeur. C'est un combat sans merci qui peut durer plusieurs semaines. A ma décharge, je suis seule contre 25 petits monstres, la bataille promet d'être rude. Et "qu'est-ce qu'on gagne?" me direz-vous: le contrôle de la classe.

Vous croyez que j'exagère mais les premières semaines sont cruciales, le collégien doit savoir où sont mes limites. La grande difficultés est de ne pas se laisser impressionner par leurs yeux de cockers lorsqu'ils me supplient de ne pas écrire une remarque dans leur carnet.

Heureusement, dans certains cas, la punition n'est pas négociable:
"M. ça suffit, maintenant tu arrêtes de bavarder.
- Mais je parle pas à vous, je parle à I.
- ..."

Ou alors:
"Mais où est ton cours d'aujourd'hui?
-
Bah j'étais pas là hier donc j'ai pas écrit.
- Depuis 3/4 d'heure?
- Oui"

Le point positif de cette rentrée: mon seuil de tolérance est beaucoup plus élevé. Des élèves se sont battus à l'intercours, et là, tel un automate, je les ai envoyé chez le CPE, j'ai rédigé un rapport et l'incident était clos. (Avant j'appelais une bonne âme en pleurant: "je veux changer de métiiiieeeeer!"). Et oui, un lion sommeille en chacun de nous.

mercredi 6 janvier 2010

Mac prof à emporter...


Un mois sans publication, mais quel est donc cet étrange fléau qui s'est abattu sur mon blog? Je crois qu'on peut apeler ça l'angoisse du TZR ou, pour reprendre la formule d'une amie, le "Mac prof à emporter". Je m'explique.

Même si mes élèves me menaient la vie dure, j'étais bien adaptée à mon nouveau collège et à ses habitudes. Et là tout s'écroule, la prof que je remplaçais m'annonce son retour. Horreur, où vais-je donc atterrir?

J'appelle le service des mutations, espérant qu'il saurait faire taire mes angoisses:
"Bonjour madame, je vous appelle car mon remplacement va prendre fin aux vacances de décembre. Pourriez-vous me dire où je vais être affectée svp? (Parce que c'est pas tout ça mais il faudrait que je prépare mes cours pendant les vacances)
- Ah non officiellement vous être encore en remplacement, je vous chercherai un poste quand vous serez de nouveau disponible.
- Mais je suis disponible! La personne que je remplace revient!
- Je ne peux rien faire pour vous.
- J'habite assez loin de mon collège là, vous pourriez essayer de me rapprocher un peu si c'est possible...
- Non, on fait selon nos disponibilités.
- Mais je ne peux pas être envoyée n'importe où quand même?
- Si.
- ..."

Après ce coup de fil on ne peut plus rassurant j'ai attendu des nouvelles le jour des vacances... puis avant noël... entre noël et le nouvel an peut-être?
Silence radio.

Je me réveille donc le jour de la rentrée de janvier SPF (sans poste fixe). J'ai dû contacter encore une fois le service des mutations pour demander du travail.
"Ah oui, j'ai un poste pour vous! (Merci de prévenir)
- D'accord, je dois commencer quand?
- Aujourd'hui.
- Genre là maintenant?!? (je suis en pyjama...)
-
Appelez votre collège."

Fin de l'histoire: mon nouveau collège a eu plus de cœur et j'ai passé l'après-midi à découvrir les lieux pour ne commencer que le lendemain matin. (une soirée c'est largement suffisant pour programmer des semaines des cours, je peux m'estimer heureuse...)


La morale de cette histoire est que le Mac Prof à emporter est difficile à digérer.


PS: je crois que je vais avoir des choses à raconter, lors de mon premier cours, je n'avais pas encore dit bonjour à la classe et une élève a roté. Amis poètes, fermez ce blog.