Hum hum

J'ai mal à la gorge

parce que j'ai trop crié.


Pourquoi?

Parce qu'on est vendredi et que mes petits monstres avaient envie d'exprimer leur joie d'être en weekend pendant toute l'heure de cours. C'est aussi simple que ça...

Ethique ou ethnique

Les petits ont fait des poèmes où ils pouvaient décrire une personne ou un lieu.

Je les ai ensuite lus à la classe. Une petite avait fait un très joli poème sur elle-même en soulignant son isolement dans la classe. Une phrase du poème disait ceci:
"C'est un peu de noir sur beaucoup de jaune".

Ce que je ne vous ai peut être pas précisé c'est que ma classe est en grande majorité asiatique et que la poétesse en question est la seule métisse de la classe (et oui, vous comprenez mieux l'image).

Moi, toute à ma joie de voir ces graines de poètes, je n'ai pas pensé que ça allait ouvrir une polémique (justifiée, je l'avoue).
"Ah donc en fait vous dites qu'on est des jaunes.
- Mais c'est du racisme!
- C'est dégueulasse.
et bla bla bla"

oups

Bon, c'était pas l'idée du siècle finalement de lire ces poèmes tout haut. J'ai subtilement orienté la conversation sur un autre sujet et j'ai vite enchainé sur un poème sur le soleil (beaucoup moins problématique comme sujet)

Game over

"Mais Madame, les exercices, on doit tous les faire, jusqu'au combien? On va jusqu'au LEVEL 3?"

Je pense qu'il serait temps que mes élèves aillent prendre un peu l'air et laissent leur ordinateur au calme...

Mais heuuuu...

Les élèves devaient écrire une rédaction sur un naufrage, un élève a eu l'idée lumineuse d'y inclure l'ensemble de la classe, y compris MOI.

Voici quelques extraits où j'ai la chance d'apparaître:

"Même nos professeurs avaient l'air de se détendre; tandis que notre professeur de français et de SVT discutaient (en tous cas ça en avait l'air), nos professeurs de sciences physiques et de sports (entre autres) se reposaient."

Pour l'instant, ça va.

"Mais comme j'eus un minimum de chance, l'eau m'emporta vers mes camarades (qui s'étaient agrippés à une grosse poutre), il y avait: N, C, Mme D, J, E, C, E et enfin moi."

OUF (Mme D, c'est moi), pour l'instant je suis saine et sauve.

Après la plupart des camarades meurent... Le plus croustillant est à venir.

"Après ça, il ne resta que moi, C. (qui s'était cassé les jambes) et E. (notre professeur s'étant écrasé contre un énorme rocher, s'étant elle aussi fracassée la tête)."

Aie!

A la fin de sa rédaction, il passe une dizaine de lignes puis écrit: "Mes textes sont géniaux"

Le pire c'est que c'est vrai. Il a même eu une bonne note.

Ya pas de justice

Ah d'accord, je comprends mieux...

" Mais enfin B. arrête de parler, j'ai déplacé tout le monde autour de toi, maintenant ça suffit!
- Mais Madame, jpeux pas m'en empêcher, on est tous comme ça dans la famille. Ça se transmet de mère en fille, on est toutes des pipelettes."

Mouai, je suis pas convaincue par ton argumentation là...

ça balance...

L'heure d'accompagnement au travail personnel est souvent propice aux révélations les plus inattendues:

" Madame, est-ce que vous feriez recopier quelque chose 1000 fois?
- Heu non...
- Et bien l'année dernière Monsieur P. m'a fait recopier 1000 fois la définition du mot silence et je suis restée toute la semaine en retenue pour ça.
- Tu exagères un peu là, 100 fois, pas 1000 fois.
- Si, je vous jure que c'est vrai, même que je devais continuer chez moi le soir pour m'avancer.
-...
- Et là, monsieur P. a dit que si on continuait à parler, on devrait copier 10 000 fois l'article du règlement.
- Tu exagères encore là...
- Nan, et même qu'il a balancé sa copie à A. la dernière fois.
- Bon, on va arrêter de s'énerver là."

Hum, c'est vrai qu'il fait un peu peur ce prof-là. Mais je ne suis pas certaine que la vérité sorte toujours de la bouche des enfants...

Fight!

Un élève est arrivé en pleurant en classe et tous ses camarades se sont empressés de souligner que Z. avait causé ces pleurs.

Bien entendu, c'était LE sujet du moment. Pendant toute l'heure de cours, tous les élèves en ont parlé (vous imaginez donc leur concentration).

Moi, un peu inquiète, je demande à l'élève possiblement molesté de rester après le cours. Il me raconte alors ce qui lui est arrivé (avec sa petite voix tremblotante):
"Bah en fait, hier, j'ai eu une mauvaise note en anglais et j'ai dit à Z. de ne pas regarder ma copie et il a quand même regardé et alors ça m'a énervé. Et puis, aujourd'hui, je lui ai dit de plus en parler et il s'est encore moqué de moi donc ça m'a vraiment énervé...
- Mais vous ne vous êtes pas battus?
- Non, non
- Bon alors, rentre chez toi, ça sera vite oublié"

C'est trop mignon quand même...

Le justicier masqué

Mes élèves adooooorent se lancer des objets à travers la classe. Tout y passe: règles, stylos, gommes, cahiers... Aussi, pour leur passer l'envie d'éborgner leur voisin, j'ai un peu haussé le ton.

J'ai aussi tenté la punition par l'exemple sur une élève insupportable depuis le début de l'heure qui a eu la bonne idée de lancer son stylo à travers toute la classe. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, elle a eu quelques verbes à conjuguer. Oui, je sais, pas très sport mais elle le méritait.

Le problème c'est que maintenant, au moindre faux pas, c'est la délation assurée.
"Madame, ya E. qui a lancé un truc!
-Madame, C. il a lancé son stylo.
-Vous devriez lui mettre une punition."

En général je me contente d'un simple avertissement car je ne prends pas l'élève sur le fait.

Hier, un très bon élève, néanmoins turbulent, a lancé son stylo à un camarade et je l'ai vu. Je n'avais pas tellement envie de lui donner une punition et, face à mon hésitation ("on verra ça à la fin du cours S."), le clan des "mauvais élèves" s'est insurgé:
"C'est dégueulasse, c'est toujours les nuls qui ont des punitions!
- Ouais, c'est pas parce qu'ils sont forts qu'ils peuvent pas être punis.
- C'est injuste..."

Bon, réfléchissons, ils n'ont peut être pas tort après tout. Pfff, que faire?

Le pauvre petit a eu sa punition, à contrecœur je l'avoue, mais ça a eu le mérite de le calmer.

Un vent de justice a régné dans la classe de cinquième ce jour-là...

Blasée...

"Madame, vous allez encore ramasser nos classeurs pour les noter?
- Oui, probablement.
-Mais il faudra mettre les cours depuis le début de l'année?
-C'est possible, je peux vous les demander...
-Quoi!?! Mais moi je les ai plus!
-Moi non plus, ma mère les a jetés!
-Moi ils sont à la poubelle depuis longtemps!"

Blasée je vous dis...

Sortie scolaire...

Hier, la pluie était bien au rendez-vous mais ça ne nous a pas empêché de braver le froid pour faire un peu de géologie avec les élèves (enfin c'est plutôt la prof de SVT qui s'en est chargé, moi j'ai fait de la figuration).

J'ai donc pu observer les élèves en silence...

Une élève tenait le parapluie vert de son professeur de SVT pendant que celle-ci expliquait les consignes. Sa camarade lui a donc fait remarquer:
"Bah t'utilises pas le parapluie?
-Ah non, il n'est pas assorti avec ma tenue, je suis habillée en noir et blanc!"
La coquetterie féminine ne s'est pas arrêtée là. Dans le métro, trois élèves se passaient un miroir, l'une a sorti sa brosse pour se recoiffer tandis qu'une autre a fait un constat des plus intéressants: "Toi, t'arrives bien à cacher tes boutons". Pas facile facile l'adolescence, on s'en souvient tous.

Au niveau du vocabulaire, les mots friable et effervescence ont obtenu la palme de la meilleure orthographe: "friale", "fraille", "fraible" et "efervessanse", "effervaissance"....

J'ai aussi découvert que l'adolescent est sans pitié ou plutôt qu'il est d'humeur très changeante. Lors de la dernière sortie, Z. m'avait demandé si je les accompagnais. Ma réponse positive avait été accueillie par un adorable "oh, noooooon". Sympa...
Ce même Z., lorsque je les ai quitté un peu plus tôt car j'étais sur ma ligne de métro, a vociféré "Oh mais c'est toujours les plus gentils qui partent".
Conclusion: je suis "moins pire" que les autres profs présents à la sortie... Il y a mieux comme compliment mais je saurai m'en contenter.

PS: pour l'image, imaginez la même chose mais avec de la pluie...

Qui fait la maligne...

... dévale la colline (ou plutôt les buttes chaumont dans le cas présent).

Je me suis un peu vantée vendredi de partir en sortie aujourd'hui avec mes élèves. Et bien je suis calmée.

Je pars dans 2h...


...et il pleut à verse.

Toute une aprem sous la pluie, ça va être folklo.

Vivement ce soir finalement.

En mai...

fais ce qu'il te plaît!

Juste un petit message pour dire que c'est le BONHEUR d'être en weekend le jeudi soir. Les élèves sont reposés, les profs aussi, tout roule.

Et cerise sur le gâteau: lundi on part en sortie scolaire aux Buttes Chaumont.

Qui a dit que c'était dur d'être prof? Moi? Oui mais là on ne va pas se plaindre...

Nouvelle technologie

Internet, ça peut jouer des tours. Mes élèves ont donc bien compris que j'étais sur facebook mais je pensais que ça allait s'arrêter là...

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai reçu un mail facebook d'une de mes élèves. Certes elle ne me raconte rien de passionnant mais ça fait quand même bizarre:

"Bonjour Mademoiselle!
Vous allez bien ?
Au revoir
A demain !
C 'est E."

J'ai pris la sage décision.....de l'ignorer.

C'est malin, maintenant je ne vais plus oser changer ma photo facebook.

Interruption...

Les élèves ne se gênent pas pour m'interrompre. Un peu, ça va mais il faut savoir s'arrêter.

"Donc vous devez faire le récit d'un naufrage où...
- Madame y peut mourir le mec?
- Heu non, car il raconte l'histoire. Je disais donc...
- Mais c'est possible d'avoir deux bateaux et puis ils se cassent...
-Oui, oui mais l'important c'est que...
-Et ça peut être genre un gros bateau en fer?
-Non, c'est précisé dans le sujet, c'est un galion. Donc vous devez imaginer qu'il y a par exemple une tempête...
- Mais y peut y avoir la foudre? Et le bateau s'enflamme? Et après il arrive sur une île?
- OOOOOOOOOUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIII!"


Et si je vous dis que durant toute la discussion c'est toujours le même élève, vous me croyez?

Faut peut-être pas abuser...

Depuis quelques temps, un élève, d'habitude sérieux, est très turbulent en classe. Je lui fais donc remarquer qu'il file un mauvais coton et je lui demande la raison d'une telle attitude.

Il me répond, très sérieux:
"Toute ma famille est morte."

...

Moi, en me tapant un gros fard:"Heu c'est vrai?!? Mais enfin pardon. Mais c'est vraiment vrai?!? Parce qu'on ne rigole pas avec ces choses là..."

"Non, c'est pas vrai."

Mais dis donc tu n'aurais pas un peu dépassé les bornes là? On n'a VRAIMENT pas le même humour...