C'est la guerre!

La vie est un peu agitée au collège en ce moment. En effet nous allons perdre des heures d'enseignement l'année prochaine et les professeurs et les parents ont fait connaître leur mécontentement.

Il en résulte une grande confusion au niveau des élèves qui ne comprennent pas très bien le climat un peu tendu de ces derniers temps:
" Mais Madame les profs vont être virés?
- Non, ça n'est pas exactement ça...
- Moi j'espère que ça sera Monsieur R. qui partira.
- Et moi Madame V.
- Non, écoutez, c'est plus compliqué que ça. Il s'agit juste de conserver vos heures en demi-groupe pour que vous puissiez travailler efficacement et dans le calme.
-Ah bah si c'est juste ça on s'en fout!"


Certains ont encore moins bien compris le message et ont décidé de "manifester" à leur façon. Un groupe d'élève a donc envoyé des pommes de terre, des oranges, des pots de bébé, des œufs et des canettes de bière dans la cour. Bien entendu cette fine équipe était placée à l'extérieur du collège et lançait donc ces projectiles "à l'aveugle" sur les élèves affolés.

Entre les élèves traumatisés, ceux énervés et ceux qui en profitaient pour se rendre insupportable ça a été un vrai bonheur pour les professeurs.


Autre événement étonnant, le principal, par peur d'un autre dérapage, a dit aux élèves de ne pas venir en cours un jour de grève nationale. Résultat: il y avait 20 élèves au lieu de 300 dans le collège et les professeurs présents n'ont pas pu prendre leur classe.

Et comme les petits sont malins, ils ont compris que cette règle s'appliquait à tous les jours de grève. C'est donc tout à fait naturellement que je n'ai trouvé que de la moitié de mes élèves ce matin.

Moi je vous le dis, il ne fait pas bon vivre dans l'éducation nationale ces temps-ci. Au secours!