Artistes incompris

Mes élèves sont très créatifs lorsqu'il s'agit de faire n'importe quoi en cours. Aussi, après les boulettes de papiers et les bouts de gomme, ils ont découvert les joies du lancer de cartouche d'encre (ouverte bien sûr!).

Que du bonheur en perspective...

Vous connaissez le Cid?

- Bah oui Madame, c'est une boisson, avec des bulles mais je sais plus à base de quoi...
- Pas le cidre, le CID!
- Ah non.
- Personne? (ils sont en quatrième quand même)
- ...
- Bon et quelqu'un a entendu parler de Corneille?
- C'est quiii Corneille?

Je sens que la journée va être longue...

Vent

En dehors des problèmes de discipline "traditionnels", j'ai découvert une nouvelle source de problème: le pet.

Et oui, dans le monde des enfants impolis, les jeunes collégiens n'hésitent pas à laisser libre court à leurs douces flatulences.

Cela parait anodin, c'est pourtant très problématique, et cela, à plusieurs niveaux:
- Les élèves autour du péteur se plaignent, crient, se bouchent le nez et, pour ma part, je dois garder mon sérieux et feindre l'ignorance.
- Je peux difficilement punir ledit péteur car je ne me vois pas scander au milieu de la classe: "Qui a pété?". Et même si j'ai un soupçon sur le coupable, il ne me semble pas à propos de mettre une remarque dans le carnet "a pété en classe et perturbé ses camarades".

Comme vous pouvez le constater, je n'ai qu'une solution: prier pour qu'ils ne mangent pas du cassoulet.

Quand yen a plus, yen a encore...

Hier, le principal adjoint m'a donné un conseil: "je pense qu'il serait préférable de ne pas trop élever la voix. Vous verrez si vous parlez moins fort les élèves se tairont pour écouter".

En théorie, je suis d'accord mais en pratique ça s'avère plus délicat.

J'ai donc essayé avec mes 6èmes, très bavards.
Résultats: si je n'élève pas la voix ils continuent à parler (ce qui procure de grands moments de solitude...)


Ensuite, l'homme d'entretien m'a gentiment prévenu: "certains professeurs trouvent qu'il y a trop de bruit dans votre classe".
Aller, on respire, deux critiques dans la même journée c'est dur à avaler mais c'est bientôt le weekend.

2-0 pour le collège, il faut dire que je n'avais pas la gagne en rentrant chez moi le soir.



Aujourd'hui une élève a donné une claque à son voisin en plein milieu de mon cours.

Puis un charmant garçon a lancé un stylo dans la tête d'un autre.

Enfin un élève s'est levé en plein contrôle pour effacer le tableau.

Bilan: 2 élèves chez le CPE et 2 élèves exclus, bonne moyenne.

Et, cerise sur le gâteau, j'ai reçu une gomme dans l'épaule (elle était destinée à un autre élève mais a rebondi sur une table).



Score final: le collège est déclaré vainqueur par KO

Un peu d'histoire...

Aujourd'hui étudions ensemble les connaissances de mes 4èmes sur la
seconde guerre mondiale. Pour cela, observons l'écriture d'un même
mot sur leurs copies:

Hithler
Hiclair
Itleir
Hiter
Itler

Et le meilleur pour la fin: Luther et Hinstein.

Véridique!

Humour noir

Mon marqueur rouge n'écrivait plus très bien au tableau...

"Madame, votre crayon il a un cancer!?!"

Hillarant.

Fiche de lecture

Mes sixièmes devaient choisir un livre au CDI et faire une fiche de lecture. La documentaliste leur a proposé un livre intitulé Respect le prof!; c'est l'histoire d'un jeune prof de français qui est trop gentil et qui se fait un petit peu chahuter par ses élèves. Tiens tiens, ça me rappelle quelque chose... Toujours est-il que mes élèves ont paru très intéressés et plusieurs ont levé la main pour emprunter ce livre. Un seul a eu la chance de repartir avec le précieux ouvrage chez lui.

En sortant du CDI l'heureux vainqueur de cette course au livre m'a dit:
"Alors avec ce livre je vais apprendre à vous respecter?
- Et bien j'espère que c'est déjà le cas mais tu vas pouvoir découvrir le métier de professeur..." bla bla bla j'espère surtout que ça va te donner envie de te calmer!

J'ai corrigé sa fiche de lecture quelques semaines plus tard. A la questions "Avez-vous aimé ce livre?" il a répondu "J'ai bien aimé parce que les élèves ne respectent pas leur prof."

Gloups

Sondage bis

Quelle a été votre pire punition? Celle qui aurait changé votre vision
de l'école et vous aurait poussé à travailler?

Non, je ne deviens pas sadique, je cherche juste une solution pour
faire prendre conscience à mes élèves qu'ils ont tout intérêt à faire
quelque chose. Et oui, au pays de l'échec scolaire certains élèves ont
0 ou 0,5 de moyenne. J'ai tout essayé: je leur ai fait réviser le
cours avant l'interro, je leur ai répété et répété le cours, je leur
ai donné un travail d'imagination à faire en classe mais rien n'y
fait, certains se font un devoir de me rendre copie blanche. J'ai
aussi changé mes cours pour que ça les intéresse mais non, je ne
travaille malheureusement pas au pays des bisounours...

Les meilleurs commentaires auront l'immense privilège d'être appliqués
en classe.

Faites-moi rêver!

Sondage!

Mes chers 2-3 lecteurs,

Aujourd'hui j'en appelle à votre bon sens et à vos souvenirs du collège:

COMMENT CHOPER LES LANCEURS DE BOULETTES?

Mes cinquièmes ont découvert les joies de "l'effaceur sarbacane" et
des bouts de gomme lancés à travers la classe (de vrais instants de
bonheur...).

Je n'ai pas le choix, je dois continuer à écrire au tableau mais je
n'arrive jamais à voir les petits morveux.

Aidez-moi!

Comment faire rire sa classe

Rien de plus facile, il suffit de se tordre la cheville devant eux...

Comment passer un bon weekend...

- Se lever à 6h du matin le samedi pour une réunion parents-profs.

- Voir 15 parents sur les 100 élèves que vous côtoyez.

- Ne voir que les parents des bons élèves.

- Devenir une assistante psychologique pour parents en détresse.

Comment passer une bonne matinée...

En deux leçons:

- Laisser sa braguette ouverte. Ainsi, on est sûr de ne pas comprendre pourquoi les élèves rigolent.

- Perdre au jeu de "qui lance des boulettes?". Ainsi, on ne peut pas punir le coupable et on se sent vraiment bien lorsque la femme de ménage nous dit "heureusement que je n'ai qu'une classe comme la votre à nettoyer".

Succès garanti, satisfait ou remboursé.

No comment

Madame, on peut s'assir?

...

Les joies du remplacement...

Ce que j'aime dans les remplacements c'est qu'on sent vraiment qu'on a une place à part dans le collège...

Le principal et les élèves ne connaissent pas mon nom après deux mois de cours car c'est la prof "VIP" qui a le droit d'apparaître sur les emplois du temps. Certains élèves continuent d'ailleurs à m'appeler Madame de français ou Madame C. (leur professeur en arrêt).

Mais la palme d'or revient à ce charmant élève qui m'a dit: "de toutes façons vous n'êtes même pas notre vraie prof!".

Ça fait toujours plaisir.

En tous cas c'est pas facile facile d'avoir de l'autorité quand on est un "fausse" prof...

Les aléas du direct...

Aujourd'hui dictée avec mes quatrièmes. Je suis tranquille pour une
heure, je m'imagine déja en train de buller, juste un texte à lire et
à répéter...

Le calme plat pendant ll'heure de cours ça n'a pas de prix même si ça
implique une après-midi de correction par la suite.

"Faites votre présentation, écrivez votre nom, prénom bla bla bla"

Pendant ce temps, je regarde dans mon classeur pour trouver ladite dictée.

Hum hum j'ai dû la ranger dans ma partie cinquième, non? Peut-être avec les
sixièmes, toujours pas?

Je meuble comme je peux pendant qu'intérieurement je me rends à l'évidence:
ma dictée n'est pas là.

Bon, c'est la m.... si j'annule le contrôle je vais perdre toute
crédibilité, que faire?

Heureusement j'ai trouvé ma dictée des cinquièmes in extremis et j'ai
commencé l'air de rien.

Mais au fond, je n'ai pas fait ma fière...

Une belle punition pour moi, je me suis retrouvée à corriger 75 copies
de la MÊME dictée. Maintenant je déteste ce texte.

Plus jamais ça (enfin, on va essayer...)

Diams'

Aujourd'hui un petit sixième, tout mini et trop choupinou est arrivé en
cours avec un ÉNORME diamant à l'oreille.

J'ai eu un peu envie de pleurer...

Il était si mignon, avant.

Emprisonnée...

Hier je travaillais tranquillement dans ma salle de classe
lorsque la porte s'est ouverte puis refermée rapidement.

Jusqu'ici tout va bien.

Cinq minutes plus tard, un tour de clé m'a semblé très proche de moi. Je me lève dans le doute et découvre que ma porte est verrouillée de l'extérieur... Pas de panique, il me reste une minute avant l'arrivée de mes sixièmes, je sors ma clé et là c'est le drame: impossible d'ouvrir.

Je m'imagine déjà en train de crier aux élèves d'aller chercher un surveillant, la honte de ma vie.

Un grand moment de solitude.

Le doute m'envahit.

Et puis énorme coup de bol, il y avait quelqu'un dans la salle d'à côté (TOUJOURS vide depuis la rentrée), je suis sortie l'air de rien, très digne...

J'ai eu chaud!

Histoire quand tu nous tiens

- C'est qui Napoléon?
- Alors, est-ce que quelqu'un peut lui répondre?
- Bah c'est le roi soleil.
-Mais non, essayez de penser à une célèbre bataille...
-La bastille!
- ...

Juste avant de quitter ma classe...

... un élève a pété.

Comment dois-je le prendre?

Petits messages d'amour...

Aujourd'hui j'ai intercepté un charmant message présenté sous la forme d'une boulette de papier lancée dans la classe (déjà le concept me plaît). J'ouvre le mot doux et je déchante très vite:

"C. elle va def' A. à la sortie."

Traduction: C va défoncer/faire sa fête/taper/écraser la petite tête de/insulter A.
Je précise quand même que C. et A. sont des filles, l'année commence bien...


Cet échange s'est passé juste après une bataille de marrons dans la cour de récréation. Je vous laisse imaginer la sensation du marron lancé à grande vitesse en pleine figure... (je sens que je ne vais pas la faire longue en récré moi).


En tous cas cet épisode a eu le mérite d'inspirer un petit rigolo. J'ai trouvé un autre message qui apparemment m'était destiné:
"Ha ha ha ya rien sur le papier"

Qu'est-ce qu'on se marre...

Beverly Hills is back

Nous parlions avec mes nouveaux collègues des prénoms de nos élèves. Dans mon collège, Zinédine rencontre Dylan alors que Jason s'acoquine avec Hillary, Cindy, Cataline et Leslie


La palme d'or est quand même attribuée à une incroyable fratrie:
Les jumeaux s'appellent....... Brandon et Kelly (si, si, c'est pas une blague)

Et la petite soeur (je vous le donne en mille): Donna!

Rentrée...

Très peu de temps pour écrire car j'ai été prévenue la veille de la rentrée de mon affectation donc en ce moment c'est boulot boulot.

Mais j'ai quand même deux petites anecdotes toutes fraîches de ce matin, juste pour vous mettre l'eau à la bouche:

- J'ai littéralement explosé un tas de 25 copies par terre devant mes élèves hilares. Rien de bien méchant sauf que j'avais bravé l'interdit et mis un jean taille basse. Je défie quiconque de ramasser des feuilles aux quatre coins de la salle sans trop se baisser pour ne pas montrer ses fesses. Un grand moment...

- Un élève s'est coincé une maille de pull dans son appareil dentaire, j'ai dû me retourner pour ne pas éclater de rire... Je vous rassure il s'en est sorti mais rien que pour ça, je ne regrette pas de m'être levée ce matin.

Petits mots de mes élèves (1)

(en version originale)

Bon déménagement ! ! n_n

Vous avez été trés gentil et on a beaucoup rigoler même si parfois on a pas était trés gentil avec vous et qu'on a beaucoup bavarder.

Bon courage pour la suite. Vous allez beaucoup me manquer.

Merci pour cette année, j'ai beaucoup aimé vos cours et vous êtes très gentille. Bonne vacance, bon déménagement et bonne continuation. : )

Merci pour cette année magnifique. Vous avez été ultra gentille et on pensera à vous tout le temps. =)
Big
Bisous
Bien
Baveux
L-O-L Kiss

Coucou! C'est E. Je vous remercie. Je vous aime et vous êtes toujours ton prof. (je crois qu'elle voulait dire "ma prof")

Vous allez beaucoup nous manquer!! Bonne vac' et bonne continuations!!

Merci, vous nous avez appris beaucoup de chose. Vous etes tres gentil!! et je vous souhaite de trés bonne vacance et vous allez énormément nous manquer 0=



Ils sont vraiment adorables... Bon, sinon niveau orthographe il y a encore du boulot. Je ne sais pas qui était leur prof de français cette année mais c'est pas joli joli... Heuuuu. Mais rappelez-vous, ce qu'il faut retenir c'est que je suite "gentiiiiillle".

Dernier jour... snif

En exclusivité, les photos de tous mes cadeaux offerts par mes élèves. Ils étaient trop mignons, je les ai croisés dans le couloir et ils m'ont dit:
"Madame vous allez être gâtée!
- C'est vous qui avez le plus de cadeaux!
- Tenez, voilà déjà un bouquet de fleurs!
- Aller, venez vite, on va vous offrir vos cadeaux!"

Moment plein d'émotions, j'ai eu plein de choses. Des photos dédicacées et une carte avec des petits mots de chacun (à découvrir au prochain épisode si vous êtes sages), d'innombrables cadeaux tous plus mignons les uns que les autres: un éventail, des chocolats, une petite peluche à accrocher au pare-brise, une tirelire, des fleurs en papier, un dragon gravé dans du verre, un porte clé...

A chaque ouverture de cadeau je disais "Ohhhh, c'est trooop mignon, merci, c'est adorable" si bien qu'ils se sont un peu moqués de moi. Dès que j'ouvrai un paquet, il me devançaient en disant "Vous allez dire que c'est troooop mignon parce que c'est rose" ou encore "Mais vous êtes retombée en enfance Madame"

Et puis surtout, ils ont remplis le tableau de mots: "Vous allez nous manquer", "Vous êtes trop belle", "On vous aime" avec des étoiles, des coeurs et des signatures partout.

Je vous laisse imagine les papillons dans mon pti coeur.

Ce cours s'est fini très bizarrement, mais je vous raconterai ça la semaine prochaine...

Ai-je fait une erreur?

Le dernier jour mes élèves m'ont demandé où ils pouvaient me contacter. N'ayant pas eu le temps de réfléchir à la question, j'ai décidé de donner mon adresse mail à deux filles très sérieuses en leur précisant bien que c'était uniquement pour qu'elles me donnent de leurs nouvelles. J'ai ajouté que je ne souhaitais pas être ajoutée à toutes les listes de mails communs, chaine et autre bêtise. L'espoir fait vivre...

Dès le lendemain, j'ai reçu un mail, commun à toute la classe. Quelle bonne idée, comme ça tout le monde a mon adresse maintenant:
objet: Tofss
corps du message: kdow

Traduction: Elle m'a gentiment envoyé les photos du dernier jour de cours au moment où je déballe mes cadeaux. C'est adorable mais j'aurais préféré rester dans l'ombre...


Et le surlendemain, j'ai eu le privilège de recevoir une chaine (vous remarquerez que l'élève s'excuse au début du message):
"dsl pour ce message vraiment )= )Attention tout le monde... une fois que vous avez commencé à lire ce message, continuez, ou sinon.. vous allez le découvrir.. Vous devez envoyer ce message à 27 personnes ou plus sinon vous ne serez pas sauver de ce message.. Ce soir quand tes parents seront couchés Lamti Rocher va sortir.. Lamti est un petit garçon, mort il y a 10 ans, il hante les maisons où des personnes de moins de 18 ans habitent.. Ce soir il va aparaître chez toi, une couverture cachant son corps, un marqueur noir en main.. Il va en sortir un couteau petit comme un crayon et tranchant comme un rasoir.. Il te laissera une chance de fuir.. Mais te ratrappera immédiatemement.. Voici le portrait de deux personnes ayant ignoré ce message et qui ont la peur de leur vie 1ère personne : Alina, 15 ans, elle recevait beaucoup de chaines de mail mais n'y croyait pas.. Elle les effacait toujours.. Elle a fait pareil avec le message ci-dessus.. Lamti ne l'a pas tué.. Mais Alina a eu la peur de sa vie.. Lamti est sorti de sa garde-robe.. Alina a miraculeusement survécu.. Depuis elle a des crises d'angoisse chaque soir.. 2ème personne : Il s'apellait Jean-Pierre, il n'avait que 10 ans.. Pauvre de lui.. Il a bien recu le message.. Mais quelqu'un a fait un tour sur sa boîte de réception.. et a effacer tous les messages ! Ce n'était pas la faute de Jean-Pierre.. Mais Lamti s'en moque.. il ne veut que sa vengeance.. Jean-Pierre a été retrouvé.. mort.. baignant dans son sang contre la porte de sa chambre.. Envoye ce message et vite ! Sauf si tu veux faire des cauchemars toute ta vie comem Alina ou mourir d'une atroce façon comme Jean-Pierre => 1-4 personnes : Ce soir est ton dernier soir.. 4-8 personnes : Il va te trancher sans te tuer.. 8-16 personnes : Il va te faire la peur de ta vie.. 16-20 personnes : Il hantera ta maison toute ta vie.. 20-27 personnes : Lamti Rocher est satisfait.. Il ne te fera rien.."
Ça fait peur quand même...

Ils sont trop choupinous!

Depuis que j'ai annoncé à mes élèves que je déménageais l'année prochaine ils ne tarissent pas d'éloge à mon sujet. Ça me fait bien plaisir quand même.

Il s'avère que j'ai la réputation d'être gentille. Je crois que c'est l'atout "jeunesse" qui a fait son travail.

Du coup, ils essayent de me dissuader de partir et en profitent pour obtenir des informations:
" Mais vous êtes obligée de déménager?
- Vous partez où?
- Mais Paris c'est mieux que la province.
- Et puis ya plein de choses à voir à Paris.
- Mais vous allez vivre où? et avec qui?
- Nannn mais madame faut pas partir.
- Vous pouvez pas annuler?"

Là j'ai la tête dans mes cartons mais je vous raconte bientôt mon dernier cours où ils ont été troooooop mignons.

Ca promet...

"Madame, c'était votre première année d'enseignement?
- Noooooooooooon, pourquoi? (Je suis une grosse menteuse mais sinon je perds toute crédibilité)
- Non, juste que vous avez l'air jeune et puis vous gardez l'espoir pour tous les élèves, vous croyez encore qu'ils vont réussir.
- Ah"

Là j'ai pas su quoi répondre...

Trop dure la vie d'un élève...

" Mais madame on écrit trop!
- Ouais même qu'un jour j'ai dû aller à l'hôpital à cause de vous, parce que j'avais trop écrit.
- Moi j'ai trop mal à la main.
- J'en peux plus.
- Aieeeeeeeeee"

"Dites donc, c'est fini votre cinéma, moi j'écris au tableau mais je ne me plains pas!?!"

"Oui mais écrire au tableau c'est beaucoup plus drôle.
- Et puis c'est votre métier.
- Moi jtrouve que ça serait bien qu'on fasse comme dans les universités aux Etats Unis et qu'on enregistre les cours.
- Ah OUAAAAAAI (tous en choeur)"

J'ai quelques doutes là...

"Prends moi pour une conne..."

Aujourd'hui, un gros mot dans mon titre! Oh... Et bien je n'ai pas vraiment eu le choix, c'est l'expression qui convient.

Une élève a recopié intégralement la fiche de lecture d'une camarade (de surcroît très mauvaise en français) en prenant soin de copier à l'identique chaque faute d'orthographe, chaque tournure de phrase un peu bancale, même une phrase incompréhensible. Elle n'a pas changé une virgule!

Ma question est donc la suivante: croit-elle que je suis si bête que ça? Je me suis empressée d'interroger la "tricheuse" à ce sujet mais elle a essayé de m'émouvoir:
"Non mais madame c'est parce que je chante à l'église donc je n'ai pas eu le temps d'acheter le livre...
- Et le CDI?
- Bah ils n'avaient pas le livre que je voulais absolument lire..."

Autant vous dire que le sermon a été de rigueur mais ça ne m'a pas réconfortée pour autant: mes élèves me prennent vraiment pour une c.... (non je ne le dirai pas deux fois)

Mais c'est pas grave, je les aime quand même.

Dérapage incontrôlé...

La fin d'année se fait plus que sentir en ce moment. Autant dire que les petits se croient en vacances et ils sont tout simplement in-sup-por-ta-bles!

Hier, le volume sonore était à son comble. Un élève a eu la bonne idée de tomber de sa chaise, tout seul, comme un grand. J'ai mis 5 minutes à rétablir le calme. Ça aurait pu s'arrêter là mais ils sont très créatifs et (oh joie!) ils ont eu une illumination: pourquoi ne pas réitérer cet exploit?

Dès que j'ai eu le dos tourné, ça n'a pas loupé. Un élève est parvenu à tirer la chaise de sa camarade d'un coup sec jusqu'à la faire tomber par terre. Bien entendu toute la classe était hilare, ça a pris encore plus de temps pour les faire taire.


Sinon ce type de discussion ne cesse de se répéter:
"Madame, ça sert plus à rien de travailler, c'est la fin de l'année?
- Je peux ne pas faire mes devoirs?
- On peut faire une fête de fin d'année tout de suite?
- Vous ne pouvez plus nous coller si on fait des bêtises?
- On peut sécher les cours après le conseil de classe?"


Pfff


Heureusement que les profs aussi se sentent en vacances, au moins on peut se serrer les coudes...autour d'un petit verre de vin rouge à la pause déjeuner. On ne va pas se laisser abattre quand même.

Je rame...

En ce moment nous travaillons sur la poésie et c'est pas facile facile de faire comprendre aux élèves les pensées les plus obscures des poètes torturés...

Une élève me demande une explication et je passe 5 bonnes minutes à décortiquer sa question pour lui donner plusieurs arguments. Assez fière de m'en être sortie à si bon compte, je retourne au tableau.

Comme toujours, j'ai l'ouïe fine. Un camarade se retourne et lui demande:
"T'as compris?
- Nan, rien du tout."

Mon égo vient de se prendre une bonne claque.

La curiosité est un vilain défaut...

Les élèves ne sont pas les seuls à être curieux.

J'ai intercepté un petit mot qu'une élève faisait passer à sa camarade. Pas tellement choquée par le procédé qui me rappelait ma propre pratique au collège, je range le mystérieux papier dans ma trousse. Les deux élèves sont sommées de ne pas recommencer et je reprends mon cours.

Mais, horreur, je me retrouve hantée par cette boule de papier:
"Mais qu'est-ce qu'il peut bien y avoir dessus? Une dispute? Une explication entre deux amies? Est-ce une critique sur moi? ou sur mon cours? Une nouvelle histoire de cœur peut-être?"

Et me voilà avec une envie folle de lire le contenu du message.

J'ai dû attendre 1h30.

A la fin du cours, je déplie délicatement le papier, prête à découvrir un terrible secret. Voilà ce qui est écrit:
"Alors il t'a dit koi?"

C'est honteux mais une idée m'a traversé l'esprit: "j'aurais dû intercepter le papier plus tard..."

Ils sont partout...

Ce matin, j'arrive au collège avec un sac de voyage pour prendre le train après mon cours. Je ne pensais pas que c'était un événement digne de discussion. C'était sans compter sur le curiosité maladive de certains élèves.

J'ai surpris une conversation dans les escaliers. C. a parié avec N. qu'il connaissait la couleur de mon sac. N. râlait car il pensait que C. parlait de mon sac à main:
" Mais n'importe quoi, moi j'ai parié sur la couleur de son sac à main.
-Mais non, j'ai dit de son sac de sport et elle ne l'a pas mais je l'ai vu ce matin et il était bleu.
- Mais elle a même pas de sac de sport, t'as perdu.
- Mais jte jure ce matin elle avait un sac bleu. En plus, je sais très bien que son sac à main est marron. Je peux même te dire que ya des fleurs sur sa trousse.
- Nan, t'as perdu..."

Ma vie est vraiment passionnante et le plus incroyable c'est que je ne le savais même pas.

Olé!

"Alors, est-ce que vous avez des questions?
- Madame, ça veut dire quoi "cojones"?
- Non, je voulais dire, des questions en rapport avec le cours de français...
- ... mais c'est parce que parfois on dit que j'en ai.
- Bon, on va rester concentré s'il vous plaît."

De retour, chez moi, j'ai cherché la signification de ce fameux "cojones" car je sentais bien qu'il y avait anguille sous roche.

Ah oui, d'accord.

ça veut dire "couilles".

Résumé de mon cours en une phrase...

Des élèves d'une autre classe sont venus quelques jours dans mon cours car il ne participaient pas à un voyage de classe. Leur professeur de français leur a demandé de raconter leur "séjour" dans une autre cinquième en utilisant des adjectifs qualificatifs.

Très curieuse d'entendre des commentaires sur le contenu de mon cours, j'ai demandé à ma collègue ce que ses élèves avaient dit sur moi.

"Elle est belle et gentille."

Ok, c'est concis mais je ne vais pas me plaindre, c'est un compliment.

"Et sinon, sur mon cours, qu'est-ce qu'ils ont ajouté?
- Bah c'est tout."

ça a le mérite d'être clair...

Hum hum

J'ai mal à la gorge

parce que j'ai trop crié.


Pourquoi?

Parce qu'on est vendredi et que mes petits monstres avaient envie d'exprimer leur joie d'être en weekend pendant toute l'heure de cours. C'est aussi simple que ça...

Ethique ou ethnique

Les petits ont fait des poèmes où ils pouvaient décrire une personne ou un lieu.

Je les ai ensuite lus à la classe. Une petite avait fait un très joli poème sur elle-même en soulignant son isolement dans la classe. Une phrase du poème disait ceci:
"C'est un peu de noir sur beaucoup de jaune".

Ce que je ne vous ai peut être pas précisé c'est que ma classe est en grande majorité asiatique et que la poétesse en question est la seule métisse de la classe (et oui, vous comprenez mieux l'image).

Moi, toute à ma joie de voir ces graines de poètes, je n'ai pas pensé que ça allait ouvrir une polémique (justifiée, je l'avoue).
"Ah donc en fait vous dites qu'on est des jaunes.
- Mais c'est du racisme!
- C'est dégueulasse.
et bla bla bla"

oups

Bon, c'était pas l'idée du siècle finalement de lire ces poèmes tout haut. J'ai subtilement orienté la conversation sur un autre sujet et j'ai vite enchainé sur un poème sur le soleil (beaucoup moins problématique comme sujet)

Game over

"Mais Madame, les exercices, on doit tous les faire, jusqu'au combien? On va jusqu'au LEVEL 3?"

Je pense qu'il serait temps que mes élèves aillent prendre un peu l'air et laissent leur ordinateur au calme...

Mais heuuuu...

Les élèves devaient écrire une rédaction sur un naufrage, un élève a eu l'idée lumineuse d'y inclure l'ensemble de la classe, y compris MOI.

Voici quelques extraits où j'ai la chance d'apparaître:

"Même nos professeurs avaient l'air de se détendre; tandis que notre professeur de français et de SVT discutaient (en tous cas ça en avait l'air), nos professeurs de sciences physiques et de sports (entre autres) se reposaient."

Pour l'instant, ça va.

"Mais comme j'eus un minimum de chance, l'eau m'emporta vers mes camarades (qui s'étaient agrippés à une grosse poutre), il y avait: N, C, Mme D, J, E, C, E et enfin moi."

OUF (Mme D, c'est moi), pour l'instant je suis saine et sauve.

Après la plupart des camarades meurent... Le plus croustillant est à venir.

"Après ça, il ne resta que moi, C. (qui s'était cassé les jambes) et E. (notre professeur s'étant écrasé contre un énorme rocher, s'étant elle aussi fracassée la tête)."

Aie!

A la fin de sa rédaction, il passe une dizaine de lignes puis écrit: "Mes textes sont géniaux"

Le pire c'est que c'est vrai. Il a même eu une bonne note.

Ya pas de justice

Ah d'accord, je comprends mieux...

" Mais enfin B. arrête de parler, j'ai déplacé tout le monde autour de toi, maintenant ça suffit!
- Mais Madame, jpeux pas m'en empêcher, on est tous comme ça dans la famille. Ça se transmet de mère en fille, on est toutes des pipelettes."

Mouai, je suis pas convaincue par ton argumentation là...

ça balance...

L'heure d'accompagnement au travail personnel est souvent propice aux révélations les plus inattendues:

" Madame, est-ce que vous feriez recopier quelque chose 1000 fois?
- Heu non...
- Et bien l'année dernière Monsieur P. m'a fait recopier 1000 fois la définition du mot silence et je suis restée toute la semaine en retenue pour ça.
- Tu exagères un peu là, 100 fois, pas 1000 fois.
- Si, je vous jure que c'est vrai, même que je devais continuer chez moi le soir pour m'avancer.
-...
- Et là, monsieur P. a dit que si on continuait à parler, on devrait copier 10 000 fois l'article du règlement.
- Tu exagères encore là...
- Nan, et même qu'il a balancé sa copie à A. la dernière fois.
- Bon, on va arrêter de s'énerver là."

Hum, c'est vrai qu'il fait un peu peur ce prof-là. Mais je ne suis pas certaine que la vérité sorte toujours de la bouche des enfants...

Fight!

Un élève est arrivé en pleurant en classe et tous ses camarades se sont empressés de souligner que Z. avait causé ces pleurs.

Bien entendu, c'était LE sujet du moment. Pendant toute l'heure de cours, tous les élèves en ont parlé (vous imaginez donc leur concentration).

Moi, un peu inquiète, je demande à l'élève possiblement molesté de rester après le cours. Il me raconte alors ce qui lui est arrivé (avec sa petite voix tremblotante):
"Bah en fait, hier, j'ai eu une mauvaise note en anglais et j'ai dit à Z. de ne pas regarder ma copie et il a quand même regardé et alors ça m'a énervé. Et puis, aujourd'hui, je lui ai dit de plus en parler et il s'est encore moqué de moi donc ça m'a vraiment énervé...
- Mais vous ne vous êtes pas battus?
- Non, non
- Bon alors, rentre chez toi, ça sera vite oublié"

C'est trop mignon quand même...

Le justicier masqué

Mes élèves adooooorent se lancer des objets à travers la classe. Tout y passe: règles, stylos, gommes, cahiers... Aussi, pour leur passer l'envie d'éborgner leur voisin, j'ai un peu haussé le ton.

J'ai aussi tenté la punition par l'exemple sur une élève insupportable depuis le début de l'heure qui a eu la bonne idée de lancer son stylo à travers toute la classe. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, elle a eu quelques verbes à conjuguer. Oui, je sais, pas très sport mais elle le méritait.

Le problème c'est que maintenant, au moindre faux pas, c'est la délation assurée.
"Madame, ya E. qui a lancé un truc!
-Madame, C. il a lancé son stylo.
-Vous devriez lui mettre une punition."

En général je me contente d'un simple avertissement car je ne prends pas l'élève sur le fait.

Hier, un très bon élève, néanmoins turbulent, a lancé son stylo à un camarade et je l'ai vu. Je n'avais pas tellement envie de lui donner une punition et, face à mon hésitation ("on verra ça à la fin du cours S."), le clan des "mauvais élèves" s'est insurgé:
"C'est dégueulasse, c'est toujours les nuls qui ont des punitions!
- Ouais, c'est pas parce qu'ils sont forts qu'ils peuvent pas être punis.
- C'est injuste..."

Bon, réfléchissons, ils n'ont peut être pas tort après tout. Pfff, que faire?

Le pauvre petit a eu sa punition, à contrecœur je l'avoue, mais ça a eu le mérite de le calmer.

Un vent de justice a régné dans la classe de cinquième ce jour-là...

Blasée...

"Madame, vous allez encore ramasser nos classeurs pour les noter?
- Oui, probablement.
-Mais il faudra mettre les cours depuis le début de l'année?
-C'est possible, je peux vous les demander...
-Quoi!?! Mais moi je les ai plus!
-Moi non plus, ma mère les a jetés!
-Moi ils sont à la poubelle depuis longtemps!"

Blasée je vous dis...

Sortie scolaire...

Hier, la pluie était bien au rendez-vous mais ça ne nous a pas empêché de braver le froid pour faire un peu de géologie avec les élèves (enfin c'est plutôt la prof de SVT qui s'en est chargé, moi j'ai fait de la figuration).

J'ai donc pu observer les élèves en silence...

Une élève tenait le parapluie vert de son professeur de SVT pendant que celle-ci expliquait les consignes. Sa camarade lui a donc fait remarquer:
"Bah t'utilises pas le parapluie?
-Ah non, il n'est pas assorti avec ma tenue, je suis habillée en noir et blanc!"
La coquetterie féminine ne s'est pas arrêtée là. Dans le métro, trois élèves se passaient un miroir, l'une a sorti sa brosse pour se recoiffer tandis qu'une autre a fait un constat des plus intéressants: "Toi, t'arrives bien à cacher tes boutons". Pas facile facile l'adolescence, on s'en souvient tous.

Au niveau du vocabulaire, les mots friable et effervescence ont obtenu la palme de la meilleure orthographe: "friale", "fraille", "fraible" et "efervessanse", "effervaissance"....

J'ai aussi découvert que l'adolescent est sans pitié ou plutôt qu'il est d'humeur très changeante. Lors de la dernière sortie, Z. m'avait demandé si je les accompagnais. Ma réponse positive avait été accueillie par un adorable "oh, noooooon". Sympa...
Ce même Z., lorsque je les ai quitté un peu plus tôt car j'étais sur ma ligne de métro, a vociféré "Oh mais c'est toujours les plus gentils qui partent".
Conclusion: je suis "moins pire" que les autres profs présents à la sortie... Il y a mieux comme compliment mais je saurai m'en contenter.

PS: pour l'image, imaginez la même chose mais avec de la pluie...

Qui fait la maligne...

... dévale la colline (ou plutôt les buttes chaumont dans le cas présent).

Je me suis un peu vantée vendredi de partir en sortie aujourd'hui avec mes élèves. Et bien je suis calmée.

Je pars dans 2h...


...et il pleut à verse.

Toute une aprem sous la pluie, ça va être folklo.

Vivement ce soir finalement.

En mai...

fais ce qu'il te plaît!

Juste un petit message pour dire que c'est le BONHEUR d'être en weekend le jeudi soir. Les élèves sont reposés, les profs aussi, tout roule.

Et cerise sur le gâteau: lundi on part en sortie scolaire aux Buttes Chaumont.

Qui a dit que c'était dur d'être prof? Moi? Oui mais là on ne va pas se plaindre...

Nouvelle technologie

Internet, ça peut jouer des tours. Mes élèves ont donc bien compris que j'étais sur facebook mais je pensais que ça allait s'arrêter là...

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai reçu un mail facebook d'une de mes élèves. Certes elle ne me raconte rien de passionnant mais ça fait quand même bizarre:

"Bonjour Mademoiselle!
Vous allez bien ?
Au revoir
A demain !
C 'est E."

J'ai pris la sage décision.....de l'ignorer.

C'est malin, maintenant je ne vais plus oser changer ma photo facebook.

Interruption...

Les élèves ne se gênent pas pour m'interrompre. Un peu, ça va mais il faut savoir s'arrêter.

"Donc vous devez faire le récit d'un naufrage où...
- Madame y peut mourir le mec?
- Heu non, car il raconte l'histoire. Je disais donc...
- Mais c'est possible d'avoir deux bateaux et puis ils se cassent...
-Oui, oui mais l'important c'est que...
-Et ça peut être genre un gros bateau en fer?
-Non, c'est précisé dans le sujet, c'est un galion. Donc vous devez imaginer qu'il y a par exemple une tempête...
- Mais y peut y avoir la foudre? Et le bateau s'enflamme? Et après il arrive sur une île?
- OOOOOOOOOUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIII!"


Et si je vous dis que durant toute la discussion c'est toujours le même élève, vous me croyez?

Faut peut-être pas abuser...

Depuis quelques temps, un élève, d'habitude sérieux, est très turbulent en classe. Je lui fais donc remarquer qu'il file un mauvais coton et je lui demande la raison d'une telle attitude.

Il me répond, très sérieux:
"Toute ma famille est morte."

...

Moi, en me tapant un gros fard:"Heu c'est vrai?!? Mais enfin pardon. Mais c'est vraiment vrai?!? Parce qu'on ne rigole pas avec ces choses là..."

"Non, c'est pas vrai."

Mais dis donc tu n'aurais pas un peu dépassé les bornes là? On n'a VRAIMENT pas le même humour...

Je suis brave...

...et le pire c'est que je ne le savais même pas.

Vous connaissez mon amour pour l'IUFM; ces journées interminables à parler pour ne rien dire sont toujours pour moi un délice.

Et bien hier lors d'une de ces fameuses réunions/café/bla bla avec mon tuteur IUFM nous parlions d'un travail en informatique à rendre et il m'a dit: "Constance, te connaissant, tu dois certainement l'avoir rendu!" Genre "brave comme tu es tu dois faire ton travail en temps et en heure".

Le pire c'est que c'est vrai, j'ai tellement envie d'avoir ma titularisation que je vais en cours, je réponds aux mails, je fais toutes les petites choses qu'on me demande de faire.

Et moi qui croyais être une rebelle à critiquer l'IUFM sur mon blog que personne ne lit.

Je suis un peu déçue.

Pour la peine je ne vais peut-être pas aller en formation demain...

Pfff même pas cap (j'ai trop peur qu'ils me retirent une demi-journée de salaire).




Snif

Panne de réveil...

Si un élève était arrivé en cours en me disant "Mon réveil n'a pas sonné", soyons honnête, je ne l'aurais pas cru...

Et bien tel est pris qui croyait prendre, ce matin, pour la première fois depuis ma courte carrière d'enseignante, mon réveil n'a VRAIMENT pas sonné.

J'ouvre un oeil, j'attrape difficilement mon portable et là je vois "7h55". Grosse panique: j'ai cours à 8h05! Je ne suis pas violente mais là j'avais bien envie de péter un truc juste pour me calmer les nerfs.

Aide de mon chéri qui me fait un thé dans un thermos à emporter (vu ma tête j'en avais besoin), coups de fil au collège qui ne répond pas...

Je file en courant, même pas le temps de croquer dans ma tartine.

Très grand moment de solitude: j'imagine mes élèves sous la pluie et tous les surveillants qui se demandent: "Mais où est la prof? C'est honteux de laisser ses élèves sans prévenir" (Oui, je lis beaucoup de livre donc je me fais vite des films...)

Je finis par joindre le collège et là retour au calme: "Ah ok, merci d'avoir prévenu"
Moi: "Je suis vraiment désolée, j'ai eu un gros soucis ce matin, vraiment je fais au plus vite bla bla bla bla"
Réponse plus que détendue:
"Ne vous inquiétez pas, ils vous attendent sagement en permanence".

Et c'était le cas, je les ai retrouvé avec 20 minutes de retard, ravis d'avoir pu continuer à somnoler un peu.

Ouf




Force est de constater qu'ils ne perdent pas le nord ces petits:
"Madame, puisque vous êtes en retard on annule l'interro?"

Heu non, faut peut-être pas abuser (et puis il faut me laisser le temps de me réveiller aussi...)

Si Daniel Defoe nous entendait...

... il se retournerait probablement dans sa tombe.

"Madaaaame, Crusoé c'est la femme de Robinson?"

Sans commentaire...

C'est la rentrée...

Grosse, énorme, monstrueuse saturation avant les vacances (trop de visites dans ma classe). J'ai donc décidé pour la première fois de ne rien faire...

Et il y a même eu un acte manqué: j'ai oublié le livre que je devais lire à Lille.

Donc quand je dis ne rien faire pour mes cours c'est vraiment ne pas lever le petit doigt.

Et bien ça n'a pas loupé, on est lundi matin, j'ai cours dans 2h (en enlevant le temps qu'il me faut pour manger et me rendre au collège) et rien n'est prêt. J'ai 27 copies à corriger (qui prennent la poussière depuis 2 semaines) et accessoirement je dois trouver quelque chose à leur dire (si possible d'intéressant) pendant leur heure de cours.



Un petit extrait de La Fontaine et je file travailler (essayez de remplacer le corbeau par Constance...):
Le corbeau honteux et confus
Jura mais un peu tard , qu'on ne l'y prendrait plus.

En vacances...

Semaine trop dure et riche en émotions, je vais prendre des vacances bien méritées. Mais je vous retrouve sans faute à la rentrée...

Semaine marathon...

Aujourd'hui ma principale me fait l'honneur d'assister à mon cours en première heure. Un examinateur TICE (mais si, les ordinateurs...) aura le plaisir de me voir à l'œuvre en salle informatique en dernière heure. Cette séance sera complétée par un entretien sur ma pratique pédagogique dans l'environnement informatique.

ça fait UNE journée passionnante!

Demain, je passe la journée à l'IUFM et j'enchaîne avec la réunion parents-profs qui a toutes les chances pour se terminer à la tombée de la nuit .

ça fait DEUX journées passionnantes!


Mais (roulement de tambours) vous me direz "Jamais deux sans trois" et vous aurez raison!

Mercredi, la crème de la crème, la cerise sur le gateau (ou la goutte d'eau qui fait déborder le vase), dernière visite d'évaluation qui va peser lourd dans la balance de ma titularisation. Et en prime, un entretien.

ça fait TROIS, le compte est bon!

J'ai hâte d'y être.

PS: vendredi les élèves ont été IN-SU-POR-TA-BLES!

ça promet...

La honte...

Aujourd'hui, alors qu'on montait les escaliers pour se rendre en cours, un élève m'a demandé: "Madame, c'est vrai que vous êtes sur Facebook?"

"Quoi? Mais je ne vois pas de quoi tu parles?!? Mets-toi dans les rang, tu empêches tout le monde de passer"

A peine rentrée chez moi, j'ai vérifié que j'avais bien bloqué mon profil....................facebook. Je sais j'ai menti mais sinon c'était 100% de perte de crédibilité auprès de mon élève.

Politesse...

Je me dirige vers le collège d'un bon pas (Mon métro avait eu un problème, je devais passer à la photocopieuse juste avant mon cours et je devais voir la disponibilité de la salle informatique... bref il n'était pas temps de chômer).

Je croise une groupe de filles de ma classe, je leur adresse donc un "bonjour" accompagné de mon plus beau sourire (un peu rapide certes mais souvenez-vous, j'étais très pressée).

Elles me répondent gentiment et une fois le dos tourné j'entends "bah dis donc elle a l'air de bonne humeur la prof!".

ça y est, je sais officiellement cacher mes émotions, je peux paraître détendue et disponible quand je suis stressée et en retard. Si j'osais je dirais que je suis devenue wonderwoman...mais non, c'est pas encore ça.

Mais j'y travaille...

Vive l'actualité

Cette semaine, nous étudions la presse avec mes élèves. Le seul problème c'est que je ne suis pas maître de l'actualité. Nous étions donc en pleine analyse de la Une du Monde et nous sommes tombés sur ce titre: Préservatif: Benoît XVI plus intégriste que Jean-Paul II.

Aie, aie, aie, terrain glissant.

Et bien entendu, ils m'ont demandé des explications. Je vous mets au défi d'expliquer la position de l'église catholique à de jeunes adolescents.

Nous avons aussi commenté le dessin de Plantu. Et bien c'est pas facile facile de montrer la caricature d'un épisode biblique à des élèves pour la majorité Bouddhistes.

J'ai fait de mon mieux: "Alors vous voyez, à l'origine pour les catholiques, Dieu a crée Adam et Eve pour qu'ils repeuplent la terre. Et bien le pape estime que cet acte doit rester naturel, comme Dieu leur a enseigné..." Bien entendu je n'ai pas pu me contenter de cette explication trop peu scientifique à leurs yeux. Je suis restée aussi neutre que possible et j'ai fait attention à chaque mot employé.

Je ne sais pas s'ils ont compris mais je me dois de constater un progrès chez la jeune enseignante que je suis: je n'ai même pas rougi, et ça c'est une grande victoire.

Autre victoire: 100% des élèves étaient intéressés (allez savoir pourquoi...).

Poisson d'avril...

Je suis partie ce matin en me disant "Bon, c'est le premier avril, il faudrait éviter d'avoir l'air ridicule avec un poisson dans le dos."

Puis: "Quand même, ils n'oseront pas..."

Et bien ils ont osé!

Mais un tout petit poisson sur le sac à main donc ça ne compte pas...

L'attrait de la nouveauté bis

Depuis l'annonce de l'arrivée d'une nouvelle, c'est le nouveau sujet de discussion à la mode (oui car nos deux délégués L. et S. ont rompu donc les élèves ne peuvent plus en parler).

Les délégués étaient donc chargés d'élaborer un plan de classe pour le cours de français (travail éminemment difficile car ils doivent tout faire pour éviter les bavardages sans pour autant s'attirer la foudre des élèves).

Le problème était de placer cette nouvelle élève à un endroit stratégique. Quand j'ai regardé l'avancée du plan de classe, j'ai vu une élève répondant au nom d'Henriette, or personne ne s'appelle comme ça dans la classe.
Les délégués avaient décidé d'inventer un nom à la petite nouvelle...


Je leur ai dit qu'il était assez improbable qu'elle se nomme Henriette.


Ils l'ont alors baptisée Gertrude.


Et à la fin du cours c'était Constance.


Pauvre Henriette, elle ne sait pas où elle va atterrir...

L'attrait de la nouveauté...

Nous allons bientôt recevoir une élève non-francophone dans notre classe. La réaction des garçons ne s'est pas fait attendre:
"Madame, c'est une fille?
Elle s'appelle comment?
Elle arrive quand?
Elle a quel âge?
Elle est jolie?
Elle va s'assoir à côté de qui?"

"Mais enfin, vous allez vous calmer! Vous avez vraiment les hormones en folie en ce moment!"

Oups

"Heeeeeeiiiiinnnn la prof elle a dit que vous aviez les hormones en folie en ce moment!"

En même temps je n'ai fait que dire la stricte vérité...

Snif...

Aujourd"hui, j'ai fait pleurer un élève. Non, je n'ai pas été sévère, non, je n'ai pas été méchante. Mais alors quoi? Qu'ai-je pu dire de si terrible pour faire verser des larmes à un innocent?

Et bien, oui, je le confesse, j'ai fait une erreur...

... je n'ai pas vu que ce petit levait la main pour me poser une question. Quand je l'ai enfin remarqué, il était trop tard, le mal était fait. Il a pleuré jusqu'à la fin du cours malgré mes efforts pour rattraper la situation.

Je lui ai demandé après le cours ce qui s'était réellement passé et il m'a répondu: "mais à la fin j'avais mal au bras moi".

Si c'est pas choupinou...

Séance vidéo?

L'idée m'est venue en regardant la bande-annonce de "La journée de la jupe". L'histoire est simple: un professeur de collège pète un plomb et prend ses élèves en otage.

Est-ce une option de montrer cette vidéo à mes élèves?

Ça pourrait les calmer un petit peu...

Je me demande ce que la principale penserait de mon idée lumineuse.

Conseil de classe...

Hier, j'ai appris qu'il n'y avait pas que les élèves qui en prenaient pour leur grade au conseil de classe...


Nous avons laissé la parole au délégués qui devaient dire leur désidérata:

" Ben on on trouve que la prof d'anglais n'est pas assez sévère pendant son cours, elle devrait faire preuve de plus d'autorité."

Gloups...

"Le prof de chinois est trop gentil avec les filles."

Re-gloups...

"Ya trop de bavardages pendant les cours d'anglais et on a peur d'être en retard sur le programme. On trouve qu'on ne travaille pas assez dans cette matière".

Réponse immédiate de ladite professeur: "Oui bon bah c'est bon on a compris, vous l'avez déjà dit."

Grand silence gêné des autres professeurs (avec un petit sourire en coin pour certains).

Et oui, vous l'avez compris, c'était la fête de la prof d'anglais hier.

Sortie au palais de la découverte...

Encore un réplique mythique... J'ai mis deux minutes à comprendre où cet élève voulait en venir mais après, qu'est-ce que j'ai ri (intérieurement).

"Madame, l'astronomie c'est pour manger?
- ...
- ...
- Ahhhhhhhhh tu veux sans doute parler de Gastronomie!"

Hi hi, c'est trop mignon...

Record battu!

Aujourd'hui un élève a réussi à réciter un sonnet de José Maria de Heredia sans respirer une seule fois (titre inclus!).

J'aurais dû le chronométrer, je suis sûre qu'on détient un record.

14 vers sans respirer...

La grande classe.

Bon, au niveau de la note c'est pas encore ça mais l'important c'est de participer.

Ma principale fait du zèle...

La principale de mon collège doit faire un rapport administratif sur moi. Cela consiste juste à expliquer si je suis à l'heure (toujours!), si je suis bien intégrée dans l'établissement (je fais de mon mieux même si j'ai du mal avec certains prénoms!) bref un petit écrit purement administratif.

Mais voilà, ma principale est une ancienne prof de français et elle semble regretter ces douces heures passées avec ces élèves. Elle a alors insisté pour venir à l'un de mes cours, "juste pour voir" m'a-t-elle dit.

A ma grande joie, cette visite inattendue s'ajoute aux deux autres du mois d'avril. A croire que ma salle de classe est devenue une salle de cinéma pour formateur en détresse.


Alors que nous étions dans le bureau du grand chef pour fixer une date, je me suis vue proposer LE lundi où je suis inspectée en informatique (qui précède le mercredi où j'aurai ma visite d'évaluation). J'ai donc pris mon regard de cocker pour répondre: "ça n'est pas l'idéal, il y a déjà un examinateur qui vient ce jour-là donc ça va peut-être faire beaucoup..."

"Mais enfin Madame D., vous vous rendez bien compte que mon emploi du temps est bien plus fourni que le votre..."

Je crois que le message est clair mais une question me turlupine "Ai-je vraiment eu mon mot à dire dans cette histoire?". La question reste ouverte.

Ou pas.

C'est la grève!

Jeudi, grève générale et chez les enseignants, c'est du sérieux. J'ai quand même pu remarquer différentes attitudes dans la salle des profs:

- on trouve les purs et durs, ceux qui le lendemain de la grève me disent: "on ne t'a pas vu à la manifestation hier?!?"

- ceux qui en profitent: "C'est bien que ça soit jeudi comme ça je peux manquer 6h de cours. L'année dernière ça ne tombait pas bien, je n'avais que 2h de cours".

- ceux qui, à mon grand étonnement, adhèrent aux convictions des grévistes mais décident d'assurer leurs cours pour le bien des élèves.

- ceux qui n'ont pas d'opinion et qui se font tout petit quand on aborde le sujet.

En revanche, je n'ai pas cité d'autres membres de l'établissement qui se réjouissent unanimement de cet évènement...

Je vous le donne en mille...

Nos chers élèves qui n'ont presque pas cours ce jour-là.

Pinocchio est dans ma classe...

"Mais enfin A., qu'est-ce que tu fais là?
- Bah mes exercices de SVT.
- Mais tu recopies les exercices de quelqu'un d'autre!
- Mais non, c'est ma sœur qui a fait les exercices avec moi.
- Tu me jures que ce n'est pas l'écriture d'un camarade?
- Mais non, c'est ma sœur.
- Donc si je te confisque cette feuille, elle ne manquera à personne pendant le cours de SVT?
- Non, non.
- Très bien alors je prends les deux feuilles, la tienne et celle de ta sœur.
- Ok"

Après 3 minutes de réflexion, j'identifie l'écriture d'une très bonne élève, je retourne donc, un peu irritée, voir le tire-au-flanc.
"C'est l'écriture de E., c'est son travail.
- ...
- C'est E. ta soeur?
- Bah non.
- Tu as gagné une heure de colle grâce à ton mensonge.
- pfffff" (regard exaspéré et plein d'incompréhension)

Je crois avoir été un peu prise pour une c..... Le pire c'est que je ne sais même pas s'il a vraiment une sœur...

Quand un élève pose une question...

...le professeur se doit d'y répondre et dans l'idéal il va même jusqu'à proposer une réponse correcte. Quand j'ai un doute, j'essaye donc de gagner du temps...

Mes élèves revoient leur conjugaison en ce moment et l'un d'entre eux m'a demandé si je connaissais tous les verbes irréguliers. J'avoue, je me suis peut-être un peu emballée puisque j'ai répondu "oui".

Aujourd'hui, alors que nous corrigions des exercices, un élève a eu la bonne idée de me poser une question piège:
"Madame, c'est quoi le passé simple du verbe clore?"

Grand moment de solitude; je tente désespérément de former un passé simple dans ma tête: "tout à coup je clus/clai/cluai, non ça ne marche pas".

Alors j'ai botté en touche: "Je ne vais pas commencer à conjuguer tous les verbes, on va rester concentré sur l'exercice, d'accord" (Ils n'avaient pas vraiment le choix).


A peine rentrée, je saute sur mon cher Bescherelle qui m'indique que le passé simple du verbe clore n'existe pas.

Ouf, avec une mauvaise réponse c'était le carton rouge assuré...

TICE!

T.I.C.E ou tice pour les intimes, quel est ce mot étrange? A quoi peuvent bien correspondre ces initiales?
Travail Intellectuel Carrément Educatif?
Trop d'Informations Complexifient l'Existence?
Technique Interne du Contrôle Enseignant?
Téléphone Intelligent pour Cajoler les Etablissements? (Heu... là j'abuse un peu quand même)

Et bien non, c'est raté! En réalité, c'est beaucoup moins drôle: Technologies de l'information et de la communication pour l'éducation.

Quel rapport avec un petit stagiaire me direz-vous? Et bien je vais être évaluée sur ce TICE. Oh joie, oh bonheur, je dois prévoir trois séances sur l'informatique avec mes élèves.

Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir inventer?

Y-a-t-il un informaticien dans la salle? (doté de fortes compétences littéraires et avec de bonnes idées si possible...)

Affaire à suivre...

C'est pas encore ça...

"Madaaame?
- Oui S.
- Cuba c'est au Brésil?"

Encore raté...

Petit guide de survie pour les concours...

Les épreuves écrites du CAPES approchant à grands pas, je m'imagine encore il y a un an de ça: je n'en menais pas large. Alors pour ceux qui doivent passer les concours, voici quelques conseils pour les épreuves écrites:

La semaine avant les épreuves:
- se forcer à s'aérer tous les jours (moi c'était pour aller dans une bibliothèque tenue par des moines près de chez moi), n'importe quelle sortie fera l'affaire. D'ailleurs il ne faut pas hésiter à changer de lieu de travail (au risque sinon de vouloir brûler les photos qui se trouvent juste devant votre bureau).
- s'offrir des petits plaisirs: ne pas lésiner sur le réconfort type chocolat, gâteaux, bonbons. Je me souviens que le samedi avant les épreuves, j'avais un peu craqué (la pression était sortie comme par magie, impossible de revenir à la normale) et mon chéri m'avait préparé un chocolat liégeois puis m'avait emmenée de force me promener pendant 2h. Je n'étais plus la même femme en revenant. On est humain, on ne peut pas rester 3 semaines en 4 murs, les yeux rivés sur nos notes d'ancien français, de grammaire et de littérature. Il faut se changer les idées!

Le jour J:
- arriver bien en avance
- écouter de la musique pour éviter d'entendre les autres candidats: "moi j'ai entendu dire que la critique allait tomber", "ouai et en ancien français ça va être le subjonctif", "moi j'ai 16 de moyenne donc c'est dans la poche". C'est un concours, le candidat est méchant car il veut écraser l'autre.
- pendant l'épreuve je carburais en moyenne à deux tasses de thé (vive les thermos starbucks), 3 oursons (si, si avec le coeur en nutella), 1 paquet de pailles d'or, des fruits secs.
Autre expérience: pendant ma dernière épreuve d'agrégation, j'ai été prise par le temps et j'étais tellement fatiguée que mes mains tremblaient, je n'arrivais plus à écrire. Par la suite je n'ai plus fait la même erreur: il faut se "gaver" sans même se demander si on a faim ou non.
- après l'épreuve: ne parler qu'à ses amies et éviter Josiane qui prétend avoir tout raté alors qu'elle a toujours la moyenne et Josy qui va vous demander quelle est la bonne réponse à chaque question. A la fin de l'épreuve, c'est FINI, il faut passer à autre chose...

Et surtout, surtout, garder à l'esprit que ça en vaut la peine...

Alors BON COURAGE à tous!

PS: un dernier conseil, pour vous endormir la veille des épreuves, imaginez ce que vous allez faire une fois les écrits finis... Parce que je vous assure que vous vous souviendrez de ces moments de détente: c'est vraiment la cerise sur le gâteau, la crème de la crème, on n'a jamais autant mérité de se reposer.

L'étude des récits de voyages...

...permet d'avoir des discussions sur les capitales.

"Madame, la capitale de l'Amérique c'est les Etats-Unis?
-Non pas vraiment...
-Mais t'es trop bête, c'est la Maison Blanche la capitale de l'Amérique!
- ... très long soupir"

Spéciale dédicace à ma soeur madrilène

"Madaaaame?
- Oui Z.?
- C'est Espana la capitale de l'Espagne?
- ... soupirs"

Les 10 commandements du stagiaire...

Le bon petit stagiaire doit valider 10 compétences pour être titularisé. Et je dois vous avouer, qu'au bout de 6 mois, ces compétences commencent à me taper sur le système. Alors aujourd'hui, rien que pour vous (mes 3-4 lecteurs), je vais expliquer, à ma façon, ce qu'on attend des petits nouveaux...

Dès que nous sommes évalués, voici le tableau diabolique que l'examinateur doit remplir. Le problème c'est que ça n'en finit plus (il existe déjà 4 tableaux rien que pour moi...)

Compétences	Commentaires/Justifications/Points particulièrement observés… (Aujourd'hui, c'est MOI qui complète le tableau)
1-Agir en fonctionnaire de l’état et de façon éthique et responsable	Ne pas frapper les élèves, ne pas les laisser jouer avec des objets coupants, ne pas faire de remarques déplacées, éviter les insultes et les "salut mon pote/le ching chong/petit con/bouboule, ne pas cracher...
2-Maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer	On s'en doute, il faut bien parler avec les élèves, et en français c'est mieux.
3-Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale	Bah, je ne sais pas, on a validé un concours, ça veut peut-être dire qu'on en connaît un (petit) rayon sur le français et la littérature, non?
4-Concevoir et mettre en œuvre son enseignement	J'entre dans ma classe et je ne raconte pas n'importe quoi. Non, je suis consciencieusement le cours que j'avais prévu... Enfin j'essaye parce que ça ne dépend pas que de moi, il a 27 autres (petites) personnes dans la salle et ça peut tout chambouler.
5- Organiser le travail de la classe	C'est pareil, je fais comme je peux. Maintenant si c'est le vendredi en dernière heure et juste avant les vacances, j'entrevois un peu de désordre...
6-Prendre en compte la diversité des élèves	Toi tu es moche donc la vie n'est pas si facile, toi tu es gros donc tu dois passer beaucoup de temps à manger (et donc moins de temps à travailler), toi tu es 1er de classe donc tu as beau avoir de bons résultats personne ne t'aime au collège et toi tu es adolescente avant l'heure alors tous les regards masculins sont fixés sur toi. Alors OUI, je prends en compte la diversité des élèves parce que moi je les aime avec leurs petits défauts.
7-Évaluer les élèves	Toi tu m'as critiquée donc je t'enlève deux points, toi tu as oublié de te laver donc c'est pareil, toi tu m'as offert des chocolats donc je peux bien gonfler un peu ta note...
8-Maîtriser les technologies de l’information et de la communication	J'ai un blog où je critique tout le monde (et pour la communication divine, je prie tous les jours pour que mes élèves ne tombent pas dessus).
9-Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l’école	On va boire un café?
10-Se former et innover	Pour être honnête, je fais ce que je peux avec les moyens du bord.

Ah, ça fait du bien...

PS: que toute personne choquée par mes propos se rassure, il n'y a ni moche, no gros, ni intello dans ma classe (et surtout ça n'est pas un critère d'évaluation). Pardon pour l'humour noir, je m'en veux, un petit peu...

Tout feu tout flamme...

Cela faisait quelques temps que j'étais inquiète pour l'un de mes élèves.
C. était isolé dans la classe, agressif et plusieurs collégiens m'avaient fait part de leur mécontentement à son égard. Une élève avait même préféré aller s'asseoir au premier rang, juste en face de mon bureau, plutôt que de rester près de lui (non non, je ne l'ai pas pris comme une marque d'affection pour ma petite personne mais plutôt comme une aversion sévère envers ce pauvre C.). Même la mère de cet élève m'avait avoué à la réunion parent-prof qu'elle n'en pouvait plus. Bref, C. n'était pas le petit-garçon le plus apprécié de la classe, loin de là...

Aussi, lorsque C. a refusé de jouer un extrait des Fourberies de Scapin avec ses camarades, ma patience a atteint ses limites. J'ai insisté pour qu'il participe à l'activité mais après 15 minutes de débat, je l'ai finalement envoyé se faire voir ailleurs, euh non, chez le CPE (escorté par le délégué, n'ayez aucune inquiétude, je suis jeune mais responsable).

Après mon cours, je suis allée voir le CPE pour lui expliquer les raisons de cette exclusion. C'est là que ça devient intéressant.

Alors que j'expliquais calmement mes incertitudes au sujet de mon élève ainsi que "l'incident" intervenu pendant mon cours, le CPE m'a regardé avec un air condescendant et m'a dit: "Vous savez, ça n'est pas du tout ce qu'il nous a dit. C. m'a expliqué qu'il cherchait des camarades pour participer à l'activité et que vous l'aviez exclu sans raison. Et puis, vous savez, on n'a jamais eu de problème avec ce garçon, je suis très étonné."

Traduction: je crois que vous avez abusé, il ne faudrait pas voir le mal partout. Aller, sans rancune, on voit bien que vous êtes une novice en la matière.

Je vous avoue que mon égo de prof nouvellement diplômée en a pris un sacré coup, j'avais envie de crier: "hey, mon pote, je te signale que je passe 6h30 par semaine avec ce morveux, alors c'est pas le moment de me chercher là!". Mais, comme je suis civilisée, je me suis abstenue.


Je suis donc partie un peu dépitée de mon rendez-vous, ressassant sans cesse mon entretien avec le CPE. Je ne savais pas encore que quelques jours plus tard, justice allait être faite...


J'entre dans ma classe alors que le professeur de mathématiques en sort. Il prend le temps de me glisser que C. est chez le CPE pour une histoire d'incendie. Quinze minutes plus tard, le CPE arrive dans la classe avec C., tous deux un peu piteux. Là le CPE m'explique (en regardant le sol) que C. a allumé un petit feu dans la cour et qu'il est exclu 8 jours. Même si je suis vraiment désolée pour ce petit délinquant, à cet instant mes yeux disent: "je vous l'avais bien dit!".

Alors qui est grillé maintenant?

Vacances bien méritées

On a beau dire que les fonctionnaires sont toujours en vacances, je trouve que pour les profs, elles sont bien méritées.

D'ailleurs tout le monde en a besoin: les élèves tombent tous malades, ils ne sont plus attentifs (enfin pour ceux qui l'étaient), les profs sont cernés et bougons (si, si, ça existe, croyez -moi), bref c'est l'hécatombe et le collège est plus proche d'un centre de convalescence que d'une cour de récréation remplie de rires et de bonne humeur (et de petits papillons roses qui volent dans le ciel bleu, heu non là ça fait un peu beaucoup quand même).
Enfin, tout ça pour dire que c'est pas la joie...

Dans ce cas précis, il ne reste qu'une solution: se séparer en bons termes pour mieux se retrouver à la rentrée. C'est donc avec un immense sourire que j'ai quitté mes chers élèves.

Les petits m'ont quand même laissé un souvenir, encore mieux que les cartes postales: deux tas de 26 copies pour que je ne les oublie pas pendant les vacances. Si c'est pas mignon...

Tel le lion dans la savane...

...le collégien a soif de pouvoir. Aussi, quand on a le malheur de le laisser diriger l'espace autour du tableau, il en profite.

J'ai proposé une activité qui me semblait pourtant banale: faire un exposé. Mais c'était sans compter sur l'énergie débordante des élèves.

Une fois le professeur assis au fond de la salle, le collégien montre sa vraie nature. Tel le paon, il se pavane devant ses camarades ou joue, au contraire, les bêtes apeurées. Le résultat est des plus intéressant, quant au contenu de l'exposé, on va dire que c'est moins concluant.

La réaction des camarades restés à leur place ne se fait pas attendre:
"Mais parle plus fort!"
"T'écris trop mal!"
"On n'entend rien!"
"Mais c'est nul"
"Jcomprends rien"
"Mais pousse-toi du tableau, on voit rien!"
"Écris plus gros"
"Mais sérieux on capte rien!"

Et pour être vraiment honnête, qu'est-ce que j'ai ri de les voir à ma place...

Le collégien marmonne...

Et oui le collégien aime marmonner, et pourquoi, me direz-vous, prend-il le temps de dire des choses à voix basse? La réponse est pourtant simple: le collégien ne marmonne pas toujours des choses aimables, bien au contraire.

Je vous donne le top 3 des meilleures interventions :

1. "Elle est vénère la prof".
Traduction pour les novices: elle est énervée.
Une petite réflexion qui énerve encore plus et à laquelle on a envie de répondre: "ELLE t'emm......" (mais bien entendu je m'abstiens).

2. " Plus que 4 minutes".
Avec des variantes: "plus que 10/12/2 minutes " ou encore "C'est bon ça va sonner" (à raison de 3 ou 4 fois par cours).
Traduction multiple: vivement la fin du cours, qu'est-ce qu'on se fait chier, elle nous saoule la prof...
C'est un grand classique alors qu'on essaye désespérément de boucler le cours qu'on a préparé pendant des heures.

3. "C'est nul" ou "c'est chiant"
Un autre grand classique qui a le mérite d'être clair.

Tiens et si j'allais à l'IUFM?

Mais oui quelle bonne idée. En tant qu'organisme de formation ils vont certainement m'apprendre de grandes choses. Allez, je me motive, aujourd'hui c'est moi l'élève, ça devrait être intéressant...


Bilan de la réunion en petit groupe avec notre tuteur (=guide spirituel à l'IUFM).

"Alors vous avancez dans vos mémoires?
- Oui, oui on essaye...
- Tout se passe bien en cours?
- Oui, oui ça va, on en a parlé il y a deux semaines, rien n'a changé...
- Bon qui veut un café?"

Pause café de 10 minutes.

"Est-ce que vous avez des questions à me poser?
- Bah non, tu sais on a beaucoup de travail, il faut juste qu'on avance.
- Bon c'est bien
- Oui oui c'est bien"

Un ange passe...

" Bon et bien on se voit à la rentrée.
- oui oui, bonnes vacances."

Le supplice a duré 3 heures...

Et ça c'était la dernière fois mais demain on remet ça! Finalement j'aurais peut-être dû demander à un élève malade d'éternuer dans ma direction...

Sales petits morveux...

Les collégiens attrapent tous les microbes qui passent. Et oui, sur 28 élèves il y en a toujours 3 ou 4 qui tombent malades et 1 ou 2 qui mettent quelques jours avant de s'en rendre compte.

Que font-ils alors ces tendres chérubins? Ils viennent en classe, crachent leurs microbes partout puis me demandent de sortir pour aller à l'infirmerie.
Lorsqu'ils reviennent, un cachet d'aspirine dans l'estomac, ils sont perdus les pauvres anges car ils ont manqué 5 minutes de cours. Et c'est là que le drame arrive: ils n'arrêtent pas de me poser des questions... Pour ne pas gêner leurs camarades, ils prennent bien soin de chuchoter le plus près possible de moi. Ils m'offrent ainsi, sur un plateau d'argent, leur précieux virus.

Résultat: je suis au fond de mon lit avec les mêmes symptômes que mes petits monstres. C'est une conspiration, je n'ai jamais été aussi souvent malade.

Les élèves de secondes ne sont pas mals non plus...

Nous avons étudié avec une classe de seconde un extrait de L'Assommoir de Zola où l'héroïne entre dans un lavoir pour s'occuper du linge de ses clientes et finit par se battre avec une autre blanchisseuse en utilisant ses outils de travail.

Comme ils n'avaient pas l'air de bien visualiser la scène, je leur ai expliqué qu'à l'époque on lavait le linge à la main dans un lavoir. Pour cela, les blanchisseuses tapaient les vêtements avec un battoir pour en extraire les taches puis elles utilisaient du bicarbonate de soude pour blanchir le linge blanc.
(Vous remarquerez la précision du vocabulaire)

Un élève m'a alors demandé: "En fait c'est juste un pressing ?"

Mouai on va dire que les explications scientifiques c'est fini pour aujourd'hui...

Quelle motivation!

Aujourd'hui nous avons regardé la vidéo d'une représentation théâtrale des Fourberies de Scapin. Assez fière d'avoir prévu un film le vendredi en dernière heure (pour leur faire plaisir) j'ai été, encore une fois, confrontée à la dure réalité:

"Mais c'est nul.
- Bah au moins on fait rien."

Mot intercepté entre deux élèves:
"Mais tu kiff qui toi?
- Bah personne et toi tu kif encore B.?
- Je sais pas mais toi tu me kiffe plus?
- Non.
- Mais tu kiff quelqu'un, aller dis!
- Mais toi il te kiff plus B?
- Bah il me kifera quand je serai redevenue blonde." (Elle s'est teint les cheveux en auburn, ndlr)
(Vous remarquerez que le verbe kiffer comporte de nombreuses orthographes différentes)

"Tfaçon moi jlai déjà vu pendant ma première 6ème"

Et enfin un petit questionnaire visant à travailler la mise en scène:
" Mais madame, on fait comment pour répondre à la question 'Citez un élément de la mise en scène qui vous a plu' si ya rien qu'on aime?
- Mais vous allez arrêter de vous plaindre, si vous préférez la prochaine fois je vous ferai écrire une rédaction"
Et, vous n'allez pas le croire, mais une élève m'a répondu: "Ah moi je préfère..."

C'est moi ou ils ne sont jamais contents?